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Le Non Labour

La notion de semis direct (appelée aussi « culture non-labour ») désigne une technique de culture simplifiée, basée sur l'introduction directe de la graine dans le sol, sans passer par le travail de ce dernier. Avec les rotations et les couverts végétaux le semis direct est le troisième pilier de l'agriculture de conservation ou agriculture écologique.

Nous employons cette technique depuis plus de deux décennies.

Le sol est peuplé d'une microfaune souvent méconnue des agriculteurs. Son rôle est pourtant crucial. En circulant dans la terre, cloportes, collemboles, acariens, vont faciliter l'infiltration de l'eau et la protéger de l'érosion. Ils vont permettre à la plante de déployer ses racines sans encombre et d'accéder aux nutriments qui lui sont indispensables.

Or le labourage intensif des parcelles a entraîné la destruction de cette faune et par conséquent l'appauvrissement des sols qui deviennent bien plus vulnérables aux aléas du climat.

En l’absence de travail répété, le sol cultivé développe une structure naturelle stable, exempte de discontinuités en
profondeur, telles que des semelles avec accumulation de paille. La structure obtenue est idéale pour les êtres vivants du sol.
Les vers de terre se multiplient et, en mélangeant la terre, prennent la relève de la charrue, mais sans faire remonter les pierres
en surface. D’autres organismes et micro-organismes participent à la décomposition des restes végétaux et à leur transformation
en humus.

Dans un sol sous semis direct, les vers de terre creusent au fil des ans tout un réseau de galeries stables jusqu’en profondeur.
Ce «réseau biologique de drainage» permet une bonne infiltration de l’eau, l’aération du sol et une croissance racinaire sans
entrave. Comme le sol est en permanence recouvert d’une couche de litière, l’humidité qui remonte par capillarité s’évapore
moins vite. L’eau est ainsi emmagasinée dans le sol et à disposition des plantes en cas de sécheresse.

Dans notre ferme, pour continuer dans notre optique de préservation du sol, nous développons les couverts végétaux qui permettent de ne jamais avoir un sol nu. Et donc de favoriser la captation de l'azote de l'air pour ensuite le restituer à la future graine. Cela permet également de diminuer la présence de mauvaises herbes. La combinaison du non travail du sol et des couverts végétaux permet de ne plus polluer les nappes phréatiques (entre autres par l'azote, qui une fois lessivé se retrouve dans les nappes). Les nutriments (dont l'azote) encore présents dans le sol sont utilisés pour développer le couvert. Une fois ce dernier détruit, les nutriments se libèrent très lentement pendant de longues années pour "nourrir" les futures plantes semées.

En conclusion, le semis direct permet de préserver notre outil premier, le sol, tout en diminuant drastiquement l'utilisation d'intrants chimiques ou naturels. Au point de vu écologique, cela limite l'évaporation et l'érosion des sols et surtout la pollution des nappes phréatiques. Le non labour nous demande beaucoup de travail de suivi de terrain, et de repenser complètement l'agriculture, mais cela permet d'avoir une agriculture durable et qui respecte notre Terre !!

La moisson de l'orge
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